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Patrice Delfour

Handicap : faut-il en parler ou bien le taire ?



Lors d’une formation sur le Management, une participante m’interpelle sur le handicap. Sa question était de savoir s’il fallait en parler à son (futur) employeur ou plutôt le cacher pour mettre toutes ses chances de son côté…


 

Il n’y a évidemment pas de réponse toute faite à cette interrogation. Nous avons alors évoqué leurs situations qui oscillaient entre les difficultés pour les personnes en situation de handicap (mal-entendant, mal-voyant) et la discrimination (couleur de la peau, retour au travail après un cancer du sein).



TEMOIGNAGE - EXTRAITS

  • Un stagiaire était perplexe suite à un problème de santé et à des pertes de mémoire. Serait-il toujours à la hauteur ?

  • Un autre a retiré sa nationalité sur son CV pour obtenir au moins un premier RDV.

  • Un de ses collègues enchaîne pour partager une expérience traumatisante : étranger, il devient le coupable idéal lorsque des billets ont disparu de la caisse.

  • Une personne intervient pour nous dire qu’elle attendait le dernier moment pour parler de son handicap, si possible après la signature d’un nouveau contrat.

  • Un participant se dit agacé par les préjugés sur son origine, bien plus encore quand il entend « oui mais toi… tu es français ».

Des exemples affligeants, mais réels. Un trop plein d’injustices. L’ambiance est lourde. Mais est-ce une fatalité ? Quels conseils chacun pouvait-il donner en réponse à notre interrogation de départ ? Les avis sont variés et la dissimulation parfois présente. A commencer par la proposition « il faut mentir et croire en son mensonge ». Malgré tout, beaucoup d’encouragements de la part du groupe : rester combatif, ne pas se décourager, y croire, espérer…



RECOMMANDATION

Une personne du groupe nous met en garde. « Je ne veux pas de compassion surtout. C’est insupportable ! ». Pour elle, c’est la réduire à son handicap et l’enfermer dans son infirmité.


Voici pêle-mêle, quelques propositions du groupe :

  • Si le handicap est reconnu (RQTH), rester transparent, surtout si le poste nécessite des adaptations. Cette situation offre même des avantages à l’employeur.

  • Ne pas avoir de clichés sur l’employeur discriminant ; oser en parler pour être aider.

  • Si l’employeur n’est pas suffisamment ouvert, ne pas insister et partir. Voulons-nous travailler pour ce type d’entreprises ? Ne pas rester sur du négatif. C’est arrivé une fois, pas forcément toujours.

  • Plus nuancé, une personne propose de cacher son handicap face à une personne butée, sinon le partager pour créer un lien plus fort.

  • Ne pas le cacher et rester positif, même si ça ne fonctionne pas toujours…

Ce que nous dit la loi, c’est qu’il n’y a pas d’obligation légale de l’annoncer à l’employeur (avant, pendant ou après le recrutement). Cependant, l’employeur peut vous interroger sur vos handicaps. Cette question est autorisée et n’est pas considérée comme discriminante. Enfin, le recruteur ne peut refuser votre candidature au titre d’un handicap. Le cas échéant, vous pouvez avoir recours à la justice.


 

Pour terminer ce retour d’expérience, moment fort et solidaire, je laisse la parole à la participante qui a permis de mettre en place ce débat : « Le problème n’est pas en nous ! Je ne suis pas n’importe qui, et je ne suis pas toute seule. Merci. »

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